Urgence climatique!

Conseil métropolitain du 4 octobre 2019
Intervention de Christian Couturier, Vice-président de Nantes Métropole, conseiller municipal de la ville des Sorinières


Madame la présidente, cher-e-s collègues,

Depuis le début de la révolution industrielle, notre planète s’est réchauffée d’un degré. L’accord de Paris, signé à l’issue de la COP21, espérait limiter le réchauffement à «1,5°C». Malheureusement, du fait des nombreuses mauvaises volontés dont ont fait preuve les décideurs mondiaux, cet objectif ne sera vraisemblablement pas respecté.

Les dernières études prévoient plutôt une augmentation de deux degrés. De nombreux climatologues s’accordent pour dire qu’un tel réchauffement entraînerait avec certitude un désastre climatique et environnemental à long terme.

Un réchauffement de trois degrés provoquerait un désastre à court terme, avec la multiplication de phénomènes météorologiques dont la violence n’aurait plus rien d’exceptionnelle.

Un réchauffement de quatre degrés et l’Europe connaîtrait une sécheresse permanente.

Et que dire d’une augmentation de six ou sept degrés Celsius qui bouleverserait notre planète et notre civilisation de manière irrémédiable ?

Ces scénarii ne sont pourtant pas de la science-fiction. Ils sont étudiés avec beaucoup de sérieux par les climatologues du GIEC. Et, nous pourrions avoir à y faire face plus rapidement que nous le pensons, si nos États ne réagissent pas au plus vite et ne font pas le pari de la transition écologique.

Oui, il y a bien une urgence climatique !

Reconnaître cette urgence, c’est refuser le défaitisme et regarder du côté des solutions, à l’échelle du pays et de l’Europe. Et, loin de jouer les Cassandre, il s’agit de faire preuve de réalisme et de rappeler qu’il est encore temps d’agir.

Oui, nous pouvons encore redoubler nos efforts pour limiter le réchauffement de notre planète.

Nous avons besoin de la mobilisation de toutes les générations, des associations, entreprises, collectivités, Etats. Chacun doit agir à son échelle et prendre ses responsabilités pour léguer à nos descendant-e-s un environnement viable, dans lequel il sera encore possible de vivre en bonne santé, en harmonie avec la faune et la flore, nos fleuves et océans, nos plaines et montagnes.

Ici, dans notre métropole, nous n’avons pas à rougir de notre action. Nos efforts en matière de développement des transports en commun, d’Habitat, de gestion des déchets ou de préservation des zones humides sont autant de preuves de notre volonté de limiter notre impact sur l’environnement.

De plus, lutter contre le réchauffement ne veut pas dire cesser tout développement. Bien au contraire ! Nous le prouvons au quotidien!
Et, si nous voulons faire partie des métropoles qui comptent, nous devons relever ensemble le défi que nous pose cette urgence climatique.

Vous le savez, s’il est un domaine qui me tient à cœur, c’est bien la préservation des milieux aquatiques.

Aujourd’hui, notre métropole compte 9.200 hectares de zones humides, soit 17 % du territoire, contre 3 à 4 % ailleurs en France. Cette spécificité nantaise est une richesse pour notre métropole.

Et, la méthode nationale « éviter, réduire, compenser » que nous avons bien sûr adoptée pour protéger ces zones humides doit désormais s’appliquer à toutes les compétences métropolitaines, comme sur l’ensemble des vingt-quatre communes.

Elle contribuera à rendre plus efficaces encore nos actions contre le réchauffement, plus efficientes encore les mesures de notre feuille de route sur la transition énergétique.

Parmi les priorités de cette feuille de route se trouve (et sera réaffirmée) la lutte contre la précarité énergétique et l’amélioration de l’Habitat, ce afin de ne laisser personne au bord du chemin !
Car, n’en doutons pas, le dérèglement climatique a et aura de graves conséquences sur les populations les plus en difficulté.
Aussi, l’écologie, telle que nous la défendons, doit et devra participer pleinement d’une plus juste distribution des richesses, d’une véritable émancipation de chacune et de chacun d’entre nous, comme du bien vivre ensemble.

Par ailleurs, nous réduirons encore notre empreinte déchets en continuant de promouvoir le compostage et en élargissant les consignes de tri sélectif. Nous mettrons, également, en œuvre de nouvelles filières de recyclage pour valoriser de plus en plus de matériaux. De même, nous soutiendrons l’économie circulaire et du réemploi, comme nous encouragerons les ressourceries et la réparation des objets électro-ménagers.

De plus, nous continuerons d’accompagner l’agriculture péri-urbaine, et en particulier les exploitants agricoles déjà en activité, vers la conversion et la production biologique, afin de proposer plus d’aliments locaux de qualité et à des prix accessibles.

Comme, je pourrais également évoquer plus longuement notre volonté de créer une canopée urbaine, utilisant les toitures pour produire de l’énergie, rafraîchir la ville et même augmenter notre surface cultivable.
Et, soyez assuré-e-s que nous favoriserons la production d’énergies non-fossiles en doublant, notamment, la production solaire, dans les deux années à venir. Comme, nous soutiendrons également des projets biogaz, hydroliens et éoliens sur notre territoire et même ailleurs, afin de garantir notre apport en énergie verte.

Le vœu évoque enfin un engagement en matière de participation citoyenne, et ce dans une logique de coresponsabilité.
Car, que cela soit avec de grands débats métropolitains, ou via des ateliers citoyens ayant accompagné chacun des projets d’aménagement de ce mandat, notre savoir faire en matière de co-construction et de participation citoyenne n’est plus à démontrer.
Celui-ci est même reconnu à l’échelle de l’Europe, puisque nous avons été désignés « Capitale européenne de l’innovation » par la Commission européenne, actant ainsi notre travail en matière de gouvernance ouverte et de dialogue constant avec nos concitoyen-n-e-s, pour relever les défis d’aujourd’hui et demain.
Il est évident que nous devons continuer dans ce sens, afin de sensibiliser davantage encore l’ensemble des habitant-e-s de la métropole à l’urgence climatique.

Madame la présidente, cher-e-s collègues, nous avons pris conscience, depuis longtemps, de la nécessité d’accélérer notre engagement en matière de lutte contre le réchauffement climatique. C’est ce que nous faisons déjà et que nous continuerons de faire dans les mois, années et décennies à venir !

Il en va de notre responsabilité morale et de notre devoir de transmettre un cadre de vie sain à nos enfants et petits-enfants. C’est ce message fort que nous voulons envoyer aujourd’hui aux représentants de nos Etats. Répondre à l’urgence climatique doit être la priorité de toutes et tous !

C’est pourquoi j’invite les élu-e-s du conseil métropolitain à partager unanimement ce vœu si essentiel.

Madame la Présidente, Cher-e-s collègues,
Je vous remercie.

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