Économie du réemploi: rompre avec le tout jetable

Conseil métropolitain du vendredi 17 juillet 2020
Intervention d’Anthony Berthelot, conseiller métropolitain, maire de la ville d’Indre.


Madame la présidente, chèr-e-s collègues,

En 8 ans, la durée de vie d’un lave-linge a diminué de 30%.

Une imprimante est changée en moyenne tous les trois ans. Parfois, le prix d’un pack de cartouches d’encre rend leur remplacement moins avantageux que l’achat d’une nouvelle imprimante.

Un ordinateur portable reste performant 3 à 4 ans seulement.

Cette durée de vie optimale passe à 2,5 pour un smartphone contre une dizaine d’années estimée pour la référence 3310, l’un des premiers téléphones portables grand public au début des années 2000.

Ces statistiques incitent même à penser que les innovations techniques des dernières années ont apporté plus de déchets qu’un véritable progrès. Peut-on d’ailleurs qualifier de « progrès technologique » un objet dont la réparation coûte plus cher que son remplacement ? On se situe actuellement et malheureusement davantage sous le joug d’une tyrannie de la commodité, où le pratique l’emporte sur l’utile, le jetable sur le durable, le lointain sur le local.

Pour lutter localement contre ce phénomène, nous avons imaginé, au cours du mandat précédent, des dispositifs permettant de consommer différemment, en réduisant le gaspillage et utilisant mieux nos ressources. Cela passe par le soutien à l’économie de l’éco-conception, du recyclage, du réemploi et de la consigne, pour que la matière reste une ressource et que la part des déchets ultimes se réduise.

Aujourd’hui, 9 déchetteries de la Métropole disposent d’un espace de dépôt en lien avec des ressourceries, structures locales de l’économie sociale et solidaire, qui collectent des objets et leur donnent une seconde vie. Et, à ce sujet, je pense en particulier à « L’Homme Debout » ou à « La Ressourcerie de l’Île ».

Avec le projet de délibération que nous nous apprêtons à voter, nous allons à terme généraliser dans les déchèteries des points de collectes de déchets liés au réemploi.

C’est un élément supplémentaire de réponse à l’urgence écologique : rompre avec le tout jetable, renouer avec le caractère cyclique de la vie des produits et créer des emplois locaux. Et je tiens enfin à souligner le volet insertion de ce projet, en lien avec les Structures d’Insertion par l’Activité Économique, et à destination des publics les plus éloignés du marché du travail. Preuve que l’écologie, la solidarité et l’emploi sont liés.

Madame la présidente, chèr-e-s collègues, je vous remercie.

Seul le prononcé fait foi

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